La capitale du Niani a été le théâtre d’une protestation marquante menée par Barthélemy Dias, maire de Dakar et tête de liste nationale de la coalition électorale «Sam sa kaddu». Hier, à Tambacounda, Barthélemy Dias a vigoureusement exprimé son désaccord face à l’incarcération de son allié électoral, Bougane Guèye Dany, emprisonné pour «refus d’obtempérer» et «rébellion».
Le président du mouvement «Gueum sa bopp» se retrouve en détention, une décision qui suscite l’indignation de Barthélemy Dias. Venu à Tambacounda pour soutenir Bougane Guèye Dany, le maire de Dakar a exhorté les défenseurs des droits de l’Homme à réagir : «Vous n’avez pas le droit de vous taire. Vous devez élever la voix. Appelez les uns et les autres à la retenue. C’est cela votre rôle et le terrain sur lequel vous êtes attendus», a-t-il affirmé.
Critiquant le comportement des anciens alliés politiques, Barthélemy Dias a fustigé les pratiques qu’il considère contraires aux engagements pris par le passé : «Hier, c’est ce que Sonko et ses partisans combattaient. Aujourd’hui, ils foulent aux pieds leurs engagements. C’est regrettable», a-t-il déploré, avant de prévenir le pouvoir en place : «Ils n’ont pas en face d’eux des peureux. Nous allons leur résister et leur faire face.»
Le maire de Dakar s’est également adressé à l’ancienne Première ministre, Mimi Touré, devenue alliée politique du président, en lançant : «Dites à Mimi : « On ne peut pas être roi des arènes et ne pas vouloir lutter. » De gré ou de force, ils vont lutter, quoiqu’il advienne.»
Exigeant la libération de Bougane Guèye Dany pour permettre la poursuite de la campagne électorale, Barthélemy Dias a conclu : «Actuellement, nous devrions être préoccupés par la confection des tee-shirts, des banderoles et autres affiches pour la campagne. Qu’on libère notre camarade pour qu’on passe à autre chose.»
Bougane Guèye Dany, leader du mouvement «Gueum sa bopp» et patron du groupe de presse D Média, est actuellement détenu à la Maison d’arrêt et de correction (Mac) de Tambacounda. Il comparaîtra devant le juge des flagrants délits le mercredi 30 octobre pour répondre aux accusations de «refus d’obtempérer» et de «rébellion».