Le Sénégal s’apprête à lancer la deuxième phase de la taxonomie verte, faisant suite à une première étape initiée en juillet 2023. Contrairement à la première phase, qui s’était concentrée sur la mise en place d’une structure de gouvernance, la définition des objectifs de la taxonomie, la sélection des secteurs prioritaires et le renforcement des capacités des parties prenantes, cette nouvelle étape se consacrera à son développement technique, marquant une avancée décisive vers sa rédaction.
La première phase a permis de poser les bases d’un cadre de gouvernance et de définir les axes structurants de cette initiative. Pour cette seconde étape, le focus sera mis sur le travail technique avec les acteurs sectoriels, en collaboration étroite avec les ministères de l’Économie et des Finances, pour mieux définir le rôle du secteur privé et des banques. Madeleine Diouf Sarr, directrice de Cabinet du ministre de l’Environnement, souligne l’importance de cette taxonomie comme levier de mobilisation des ressources financières pour soutenir l’action climatique et environnementale. « C’est un outil indispensable pour intégrer le secteur privé dans le financement de la durabilité et de la transition écologique », a-t-elle affirmé.
Enthousiaste du succès de la première phase, la représentante résidente de la coopération allemande GIZ a réaffirmé son engagement à accompagner le Sénégal dans cette transition, en collaboration avec le ministère de l’Économie, du Plan, et de la Coopération, ainsi que le ministère des Finances et du Budget. La deuxième phase bénéficie d’un renfort d’expertise internationale grâce à un appui supplémentaire d’un projet global de la GIZ sur la finance durable, cofinancé par l’Union européenne.
Toutefois, les autorités sénégalaises rappellent l’importance des enjeux climatiques nationaux. Dans le cadre de sa Contribution Déterminée au niveau national (CDN) et de ses engagements climatiques définis par l’Accord de Paris de 2020, le Sénégal vise à mobiliser 13 milliards de dollars d’ici 2030 pour financer les mesures d’atténuation et d’adaptation aux effets des changements climatiques, qui affectent déjà plusieurs régions du pays. Cette ambition souligne l’urgence de mobiliser des financements additionnels, pérennes et accessibles, pour répondre aux besoins cruciaux identifiés par les communautés locales et les autorités.