Une formation diplômante est réclamée par le Collectif des enseignants en besoin de formation (Cebfe) à l’Ecole nationale supérieure d’enseignement technique et professionnel (Ensetp). Ils courent après cette formation et supplient les autorités de réparer cette «injustice» dont ils font l’objet et qui plombe leur carrière.Par Amadou MBODJI –
Le Collectif des enseignants en besoin de formation à l’Ensetp (Cebfe) regrette la situation de ses membres qui n’ont pas la possibilité de faire une formation professionnelle. «L’objectif de ce point de presse est de faire savoir à tout le Peuple sénégalais et particulièrement à ce nouveau régime, la négligence et l’injustice dont notre ministère de tutelle fait preuve à notre encontre et cela, depuis des années. En effet, depuis longtemps, nous courons après une formation diplômante à l’Ecole nationale supérieure d’enseignement technique et professionnel (Ensetp) sans pour autant parvenir à en bénéficier», a dit Cheikh Ahmed Tidiane Kane, membre dudit collectif, hier en conférence de presse au Centre médico-social Hyacinthe Thiandoum. C’est ce qui a conduit ces enseignants à créer ce collectif, il y a 2 ans. «Il regroupe ainsi plus d’une soixantaine d’enseignants, craie en main et ayant soit la Maîtrise, le Master ou la Licence en sciences économiques et de gestion», précise-t-il. Depuis ces 2 ans, ils entreprennent des initiatives pour réparer cette «injustice». Sans succès ! «Concernant les démarches qui ont été entreprises par le collectif, il faut savoir que pratiquement chaque année, on dépose nos dossiers de candidature soit par voie hiérarchique, soit directement au niveau du ministère de l’Education nationale, et notre dernier dépôt ne date même pas d’il y a un an. Aussi, nous sommes partis à plusieurs reprises au Men et à chaque fois, c’est la même rengaine : le Directeur de l’enseignement moyen et secondaire général (Demsg) nous dit que la formation est bien possible et qu’il va tout faire pour en parler avec le ministre. Mais rien n’a été fait jusqu’à présent. Ce ne sont que des allers-retours incessants, coûteux et sans effets», renseigne M. Kane. Le collectif est composé de 4 catégories d’enseignants que sont «des chargés de cours en économie, des instituteurs, des professeurs de M/Svt ou de M/Pc, et des professeurs d’économie issus du recrutement spécial de 2021». Ce manque de formation plombe leur carrière. «En plus de cela, selon le ministère de la Fonction publique, nous perdrons 60% de notre ancienneté lors de notre reclassement dans le corps des Pes (Professeurs d’enseignement secondaire). Ce qui va peser lourdement sur notre carrière, car cela signifierait que nous allons pratiquement repartir à zéro, puisque notre échelon va diminuer, ainsi que notre grade. Ce qui aura des conséquences graves sur nos revenus et sur notre pouvoir d’achat, étant donné qu’on perçoit jusqu’à présent le salaire de la hiérarchie B2 ou B3, c’est-à-dire celui du corps des Pcemg (Professeurs des collèges d’enseignement moyen général) ou des instituteurs, alors que nous devrions avoir l’équivalent de ce que perçoivent les collègues de la hiérarchie A1, c’est-à-dire les Pes», font remarquer ces enseignants.
«Ce qui est une véritable injustice de la part de notre ministère vis-à-vis des professeurs d’économie que nous sommes et qui, pourtant, rien n’empêche de faire cette formation, car une application rigoureuse de la circulaire n°00003783 Men/Drh/Dgpec/Bfdc/Msl du 27 août 2013 nous permettrait de régler pour toujours les difficultés que rencontrent les contractuels et professeurs en économie pour obtenir des classes ou ordres de services en économie, avant et après leur formation», déplorent les membres du Cebfe. Ils dénoncent aussi «le manque d’outils pédagogiques nous permettant de mener à bien les enseignements-apprentissages».
Dans l’attente de la validation par les nouvelles autorités pour suivre cette formation, le Collectif des enseignants en besoin de formation à l’Ensetp (Cebfe) promet de passer à la vitesse supérieure en observant une grève, si toutefois leur problème n’est pas réglé.
La dernière promotion «ayant réussi à faire cette formation et obtenir leur Caestp», soulignent-ils, «remonte à 6 ans, c’est-à-dire en 2018, et nos collègues avaient beaucoup souffert eux aussi avant d’y parvenir», renseignent-ils.
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