Huit mois après son accession au pouvoir, Ousmane Sonko doit impérativement éviter une déroute électorale lors des législatives anticipées du 17 novembre prochain. À la tête de la coalition Takku Wallu Senegaal, Macky Sall, ancien président, tente également de sauvegarder son influence. De son côté, Amadou Ba, dirigeant la liste Jam ak Njariñ, espère asseoir sa position d’opposant principal, tandis que Barthélemy Dias de Samm sa kaddu cherche à imposer sa présence dans la course électorale. Ces législatives marquent un tournant pour chaque leader, révélant des alliances improbables et des ambitions qui redessinent l’échiquier politique.
La Direction générale des élections (DGE) a retenu 41 listes pour ces élections, offrant ainsi un large éventail de choix aux citoyens. Cependant, la compétition se resserre principalement autour de quatre listes dominantes. Ousmane Sonko, arrivé au pouvoir avec un score de 54 % au premier tour, se voit contraint de consolider sa position. Mais, face à la transhumance massive des derniers jours, sa force politique semble vaciller. Avec une économie en difficulté et des finances nationales fragilisées, confirmées par le récent rapport du FMI, Sonko se trouve en situation délicate, déplorant l’héritage laissé par l’ancien régime tout en cherchant à maintenir sa majorité parlementaire.
Pour Amadou Ba, ces élections sont l’occasion de démontrer sa puissance en tant que chef de l’opposition, fort du soutien du Parti socialiste (PS) et de l’Alliance des forces de progrès (AFP). En quête d’un leadership durable, Ba voit en cette élection une rampe de lancement pour les prochaines échéances présidentielles de 2029. Quant à Macky Sall, il se doit de préserver sa réputation de vainqueur incontesté depuis 2012. Une défaite ternirait son héritage et renforcerait la légitimité de Sonko.
Barthélemy Dias, pour sa part, espère gagner en influence à Dakar en affrontant Abass Fall, tête de liste de Pastef pour la capitale, renforçant ainsi ses ambitions pour les élections locales de 2027 et la présidentielle de 2029.
L’opposition, quant à elle, rêve de cohabitation. Si elle parvient à obtenir plus de sièges que Pastef, elle pourra former un bloc commun capable de défier Ousmane Sonko. Cette stratégie de coalition, bien que complexe, pourrait être la clé pour imposer une dynamique de changement au sein de l’Hémicycle.