Thierno Alassane Sall (TAS), tête de liste nationale de la Coalition «Senegaal Kese», a formulé une critique acerbe sur le nouveau référentiel national «Sénégal 2050». Selon lui, «Diomaye et Sonko demandent aux Sénégalais d’attendre encore 25 ans». Ce message, transmis à travers le document stratégique reçu avant-hier par le chef de l’État, reflète une vision de long terme qui, pour l’ancien député non inscrit, ne répond pas aux besoins urgents de la population.
Un projet éloigné des préoccupations des Sénégalais
Pour Thierno Alassane Sall, le référentiel «Sénégal 2050» s’éloigne des attentes immédiates des Sénégalais, en particulier dans un contexte de hausse des prix des produits de première nécessité et d’inflation galopante. L’ancien ministre de l’Énergie sous la présidence de Macky Sall estime que «l’Agenda 2050 semble étrangement déconnecté de la réalité». Il critique l’absence de mesures immédiates pour soulager les ménages qui peinent à joindre les deux bouts : «Rien n’est proposé pour réguler les prix, atténuer la pression fiscale ou offrir des aides directes aux familles».
Le «Góorgóorlu», oublié du projet « Sénégal 2050 »
Thierno Alassane Sall souligne également le manque d’inclusivité du projet, en affirmant que le «Góorgóorlu» (le débrouillard) est absent de la démarche. «Censé être le destinataire ultime dudit Projet, il est étrangement oublié à la phase de définition des priorités, lui qui, à l’image d’un animal de laboratoire, a subi tous les plans savamment concoctés qui l’ont réduit à l’état de « Cas social »», déplore le leader de La République des Valeurs (RV).
Des incertitudes sur le financement
Une autre critique majeure de Thierno Alassane Sall porte sur la question du financement. Selon lui, «Les projets évoqués nécessitent des investissements colossaux, mais le document reste muet sur la manière dont ces projets seront financés. Les promesses de prospérité future sont louables, mais elles ne suffiront pas à apaiser la détresse du « góorgóorlu »».
Convergences avec Bougane Guèye Dany
Thierno Alassane Sall se retrouve dans les critiques du président du mouvement «Gueum sa bopp», Bougane Guèye Dany, qui prédit «des lendemains difficiles pour le Sénégal» avec le référentiel «Sénégal 2050». Ce point de vue est contesté par les défenseurs du projet, qui estiment que TAS n’a pas saisi l’intégralité du discours prononcé lors de la cérémonie de lancement, notamment lorsque Ousmane Sonko a précisé que «Sénégal 2050» ne signifiait pas que les Sénégalais devraient attendre jusqu’en 2050 pour voir des changements positifs.
Une vision pour les 25 prochaines années
Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a officiellement reçu la Vision «Sénégal 2050 : agenda national de transformation» lors d’une cérémonie au Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad). Ce référentiel remplace le Plan Sénégal émergent (PSE) et se décline en quatre axes stratégiques, visant une transformation systémique du pays sur les 25 prochaines années, selon ses promoteurs.