Interpellé sur le cas de La Poste en marge de l’Assemblée plénière du Haut-conseil pour le dialogue social (Hcds), Mamadou Lamine Dianté a précisé que la situation de cette société «illustre bien les défis auxquels sont confrontées certaines entreprises parapubliques». Avec un effectif de 4000 employés, La Poste peine à générer suffisamment de revenus pour assurer sa viabilité financière. En conséquence, l’Etat se substitue régulièrement à l’entreprise pour payer les salaires, une situation qui met en lumière des dysfonctionnements structurels. «La Poste est un établissement qui doit avoir une autonomie financière, c’est-à-dire que c’est La Poste qui doit générer les fonds doivent lui permettre de payer ses employés, or nous savons que sur le plan de la production, La Poste ne peut pas avoir aujourd’hui les moyens de payer ses employés qui sont au nombre de 4000. Ce qui se passe, c’est que chaque fois ce sont les pouvoirs publics qui paient les salaires au niveau de La Poste», regrette M. Dianté.
Malgré l’existence d’un plan de redressement non appliqué par les anciennes autorités, des solutions doivent être trouvées en urgence. Toutefois, il espère que les travailleurs pourraient entrer dans leurs fonds avant la fin de l’année. «Maintenant, il y a un nouveau régime qui est mis en place, le budget qui est là a été laissé par l’ancien régime, mais malgré tout, il cherche à trouver des solutions. Nous n’avons pas encore rencontré personnellement les travailleurs de La Poste, mais leur central nous a contacté, d’autres également nous ont contacté et nous avons pu entrer en contact avec les autorités de ce pays-là qui sont en train de s’employer pour au moins leur apporter leur aide avant la fin de ce mois. Voilà ce que je peux dire sur les démarches entreprises à ce niveau-là, la situation est extrêmement difficile», dit le président du Hcds.
Par ailleurs, M. Dianté a également souligné l’importance d’une autonomie financière pour La Poste, «condition indispensable à sa réhabilitation». «Des discussions approfondies entre les parties prenantes seront nécessaires pour sortir de cette impasse sociale, à la fois douloureuse pour les employés et préjudiciable pour l’économie nationale», ajoute-t-il.
Le président du Hcds plaide aussi pour une prise en charge rapide et coordonnée des problèmes rencontrés par les entreprises en difficulté. En travaillant main dans la main avec les autorités et les acteurs sociaux, il espère créer un environnement favorable à la relance économique et à la stabilité sociale.
La priorité reste claire pour lui : «C’est de protéger les emplois et améliorer les conditions de vie des travailleurs, tout en renforçant la résilience des entreprises face aux changements économiques et sociaux.»
Par A. B. CISS – abciss@lequotidien.sn