Le président Bassirou Diomaye Faye a réaffirmé sa volonté de développer une économie forte et industrialisée, mettant en avant la valorisation des ressources nationales et la création d’emplois. Lors du dernier Conseil des ministres, il a appelé à une évaluation des zones économiques spéciales et des agropoles afin d’analyser leur impact sur l’investissement, l’innovation technologique et les exportations.
Cependant, alors que le gouvernement affiche cette ambition, les industries existantes font face à une pression accrue, notamment du ministère du Commerce. La volonté d’imposer une baisse des prix sur des produits essentiels comme le riz, le pain, l’huile et le sucre, sans mesures compensatoires, place les industriels dans une situation difficile. Nombre d’entre eux redoutent de devoir vendre à perte.
Ce phénomène n’est pas nouveau. Sous la précédente administration, des mesures fiscales avaient été adoptées pour contenir la hausse des prix face à la crise du Covid-19 et à la guerre en Ukraine. Aujourd’hui, le gouvernement semble adopter une approche plus rigide, contraignant les industriels à réduire leurs marges sans réelle stratégie d’accompagnement.
La Compagnie sucrière sénégalaise (Css), déjà confrontée à la contrebande, peine à écouler sa production et se retrouve avec plus de 60 000 tonnes de sucre en stock. D’autres entreprises, telles que Patisen, ont été contraintes de céder leurs parts à des investisseurs étrangers, et la Sedima pourrait suivre cette tendance.
Si cette pression continue, le risque est grand de voir l’industrie nationale s’affaiblir au profit d’importations coûtant plus cher aux consommateurs. Le développement industriel ne pourra se faire sans une politique économique cohérente, qui soutient les producteurs locaux plutôt que de les fragiliser.