Deux mois après une première liste qui adoubait 112 médias, le ministère de la Communication et de l’économie numérique est allé au bout de son exercice de régulation du secteur de la presse. A l’issue de ce deuxième examen, Le Quotidien, 7Tv et SenTv ont été déclarés «conformes».
Le ministère de la Communication et de l’économie numérique a rendu publique, hier, la liste des médias en conformité avec les dispositions du Code de la presse. A l’arrivée, pas beaucoup de surprises. Plusieurs médias recalés à la première délibération ont été déclarés conformes. Parmi ces médias, figure en bonne place Le Quotidien, édité par le Groupe Avenir Communication, en plus de la 7Tv de Maïmouna Ndour Faye et SenTv et ZikFm du Groupe D-Médias de Bougane Guèye Dany. Au total, sur 639 médias ayant sollicité l’approbation de la commission, 258 ont été déclarés conformes aux dispositions du Code de la presse et 381 non conformes. Dans la nouvelle liste publiée ce mercredi, deux télévisions seulement ont été recalées sur les 30 ayant souscrit, soit 7 de plus que sur la première liste. En presse écrite, 85 passent le cap (35 nouvelles admissions) et 57 sont recalés. 134 radios communautaires (58 nouvelles admissions) contre 32 recalées. En radio, elles sont 115 (87 nouvelles admissions) à avoir été validées et 85 recalées. 53 WebTv sont déclarées conformes (13 nouvelles admissions) contre 31 recalées et 224 sites de presse en ligne passent (59 nouvelles admissions) contre 176 recalés dont Dakaractu.
Des sanctions pour les recalés
Selon le ministère de la Communication et de l’économie numérique, les organes de presse déclarés non conformes s’exposent à des sanctions. Le directeur de la Communication indique que ces sanctions vont de la coupure de signal pour les télévisions à la saisine du Parquet pour la presse écrite. Habibou Dia renseigne que l’une des premières missions du nouveau Collège des délègues du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) sera de faire adopter ces sanctions. Par ailleurs, pour les radios, les radios communautaires, les WebTv et la presse en ligne, il évoque une saisine du Cnra et/ou de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp) en vue de couper le signal. Au mois de décembre dernier, la plateforme mise en place par le ministère avait enregistré 380 dépôts. Sur ces 380, seuls 112 avaient été déclarés conformes. Une fronde s’en était suivie. Les médias déclarés «illégaux» ou «non conformes» avaient rué dans les brancards, dénonçant une tentative de mise à l’écart. Certains de ces médias figurent aujourd’hui sur la liste. Mais la publication d’hier ne va pas détendre pour autant l’atmosphère de défiance entre le ministère et les organes de presse. Il faut dire que les points de désaccord restent nombreux et le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (Cdeps) ne cesse de dénoncer la rupture de contrats liant certains organes à des entités du gouvernement, le non-paiement de prestations publicitaires déjà effectuées, la pression fiscale, entre autres.
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