Abdoulaye Saydou Sow, ancien ministre de l’Urbanisme, du logement et de l’hygiène publique, ne décolère pas. Après avoir été bloqué à l’Aéroport international de Blaise Diagne de Dakar (Aibd), par les agents de la police de l’air, dans la nuit du vendredi au samedi, alors qu’il rejoignait la délégation de la Fsf au Malawi, Abdoulaye Saydou Sow a déversé sa colère sur les tenants du régime. «Kouy daw, moy ki def.» «La personne qui fuit est celle qui a fait quelque chose», a tonné Abdoulaye Saydou Sow, face à la presse hier. Pour le deuxième vice-président de la Fédération sénégalaise de football (Fsf), cette interdiction de sortie du territoire n’était pas liée à l’utilisation de documents diplomatiques, car il n’avait pas fait usage de son passeport diplomatique. «Quelqu’un qui veut fuir ne passe pas par l’Equipe nationale. Il faut quand même qu’on soit sérieux et qu’on respecte les gens. On peut me manquer de respect, essayer de m’humilier, de toucher à ma dignité, mais ils ne toucheront jamais mon honneur. Ils ne toucheront jamais mon engagement au service du pays. S’il faut mourir, je vais mourir, mais je resterai debout et droit dans le combat que je mène au service du Sénégal», a-t-il martelé.
Pour le maire de Kaffrine, il faut battre le fer quand il est chaud et il ne faut pas diaboliser les gens pour des raisons politiques. «Je reste un citoyen sénégalais, un fonctionnaire sénégalais qui est à la disposition de son pays. Partout où le pays m’appellera, je répondrai, mais il faut savoir aussi qu’il y a des limites à tout. On ne peut pas nous brimer de cette façon, nous traiter de cette façon, comme si nous étions des malfrats, après avoir servi loyalement et dignement ce pays», a dit A2S.
«Un Premier ministre juge, on ne peut pas l’accepter»
Ancien directeur des Centres des œuvres universitaires de Dakar (Coud), Abdoulaye Saydou Sow n’a pas hésité à critiquer le Premier ministre Ousmane Sonko. «Vouloir aujourd’hui nous diaboliser simplement parce qu’on a un plan politique, on ne l’acceptera pas. Un Premier ministre qui s’est transformé en juge, en procureur, en policier et en gendarme, on ne peut pas l’accepter», a-t-il soutenu, tout en rappelant qu’à la Fédération sénégalaise de football (Fsf), il a été élevé au rang de commandeur de l’ordre national du lion. Pour lui, cette situation dépasse son cas personnel et concerne tout le Sénégal. «C’est un combat pour défendre la République, et la dignité de notre pays. Et ceux qui ont la charge de la gouvernance de ce pays, s’ils n’en ont pas conscience, nous allons les rendre conscients de cela», a-t-il laissé entendre.
En réponse au Premier ministre sur la situation du pays, il dira : «Ce n’est pas le Sénégal qui est en ruine, c’est la République du Sénégal qui est abîmée. Et la responsabilité incombe au Premier ministre qui a des comptes personnels à régler avec certaines personnes.»
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