Dans les sous-secteurs de l’industrie, du bâtiment et travaux publics, des services, beaucoup de chefs d’entreprise sont confrontés à d’énormes difficultés au cours du mois de juin 2024. Ce qui traduit un environnement des affaires peu favorable, dégradé, d’après la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee).Par Dialigué FAYE –
En juin 2024, le climat des affaires s’est dégradé, en rythme mensuel, selon l’enquête d’opinion menée par la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee) auprès des chefs d’entreprise dans les secteurs du secondaire et du tertiaire. «L’indicateur synthétique, calculé sur la base des soldes d’opinion des chefs d’entreprise, a fléchi de 0, 9 point par rapport à mai 2024. Cette situation traduit essentiellement le pessimisme des prestataires de services sur la période sous revue. Comparativement au mois de juin 2023, l’indicateur du climat des affaires s’est renforcé d’1, 4 point», mentionne la Dpee dans sa dernière note de conjoncture publiée au mois d’août 2024.
Dans le sous-secteur de l’industrie, 42% des chefs d’entreprise interrogés ont soulevé comme contraintes liées à l’activité, «la concurrence jugée déloyale», 36% des interviewés ont invoqué le «recouvrement difficile des créances», 36% la demande, 28% «l’approvisionnement difficile en matières premières» et 14% des interrogés ont pointé du doigt «la fiscalité». «En variation mensuelle, le climat des affaires du sous-secteur s’est légèrement amélioré de 0, 5 point en liaison avec l’orientation positive des opinions des industriels sur les stocks de produits finis et les perspectives des carnets de commandes», note le document de ce département du ministère de l’Economie, du plan et de la coopération. S’agissant du sous-secteur des bâtiments et travaux publics, 86% des acteurs ont déploré le retard noté dans «le recouvrement des créances», 71% «la fiscalité», 43% «la concurrence supposée déloyale», 43% «l’insuffisance de la demande» ; tandis que 29% des enquêtés ont relevé «l’accès difficile au foncier», la «corruption et fraude» et «le coût des intrants». Par ailleurs, l’indicateur du climat des affaires a gagné 1, 1 point, en relation avec l’optimisme des entrepreneurs par rapport aux commandes attendues, d’après l’enquête.
Au titre des services, les prestataires ont majoritairement cité la concurrence. C’est-à-dire 50% en ont parlé. 40% ont cité le recouvrement des créances, la demande comme contraintes majeures, la fiscalité (30%), la corruption et la fraude. Tandis 10% ont relevé l’accès au crédit comme principales entraves à l’activité. En rythme mensuel, l’indicateur de ce sous-secteur s’est détérioré de 2, 3 points, suite au pessimisme des prestataires relativement aux tarifs appliqués, aux commandes et au chiffre d’affaires.
S’agissant du commerce, les contraintes observées par 71% des interviewés sont la demande, 57% la concurrence jugée déloyale, 57% le recouvrement des créances, 43% les difficultés d’approvisionnement de marchandises, 29% la fiscalité et l’accès aux crédits. En variation mensuelle, le climat des affaires du sous-secteur s’est renforcé de 0,7 point, reflétant l’opinion favorable des commerçants sur le chiffre d’affaires (réalisé et prévu) et les commandes.
Sous ce rapport, le gouvernement du Sénégal devra consentir beaucoup d’efforts pour faire face à toutes ces contraintes. Le climat des affaires mérite d’être peaufiné en vue de l’évaluation Business Redy (B-Ready) prévue pour 2025. Ce nouveau baromètre global, qui remplace le Doing Business de la Banque mondiale, a comme indicateurs la «fiscalité, le règlement des différends, la concurrence sur le marché, l’insolvabilité commerciale», entre autres.
Dans le cadre de la préparation à cette notation, le Directeur général de l’Apix-Sa, Bakary Séga Bathily, sous les directives du Premier ministre, a réuni, la semaine dernière, les différentes parties prenantes et les experts locaux pour un atelier d’auto-évaluation. Un atelier présidé par le conseiller du Premier ministre chargé des questions économiques, Seydina Ababacar Sadikh Ndiaye. «C’est un exercice nécessaire pour repositionner notre pays comme un acteur-clé sur la scène économique régionale et internationale», a souligné le Directeur général de l’Apix lors de cette rencontre.
D’après les initiateurs du projet, le B-Ready vise à renforcer l’investissement privé, créer des emplois et améliorer la productivité pour soutenir un développement inclusif et durable.
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