Après la motion de censure qu’envisagent de faire voter les députés de la majorité avant le 12 septembre pour renverser le gouvernement, le Président Bassirou Diomaye Faye décide de convoquer une nouvelle session extraordinaire à l’Assemblée nationale. Et c’est pour amener les députés à examiner une série de textes à ratifier et la tenue de la Déclaration de politique générale (Dpg) du Pm Ousmane Sonko. Ce qui amène à se demander si le pouvoir ne chercherait pas «à manœuvrer pour annihiler» cette volonté de l’opposition de voter la motion censure à temps voulu.
Par Amadou MBODJI – C’est un jeu de pouvoirs… L’Etat n’est-il pas en train de manœuvrer pour retarder l’échéance par rapport à la motion censure introduite par le Groupe parlementaire Bby pour renverser le gouvernement ? Cette question s’impose au vu de la session extraordinaire convoquée aujourd’hui à l’Assemblée nationale et à laquelle le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye invite les députés.
Le chef de l’Etat a pris le décret numéro 2024-1880 pour convoquer cette session extraordinaire dont une certaine opinion pense qu’elle serait organisée pour «annihiler» les manœuvres de l’opposition parlementaire. Une opposition à qui on prêterait un dessein qui est d’accélérer la procédure pour voter sa motion de censure avant le 12 septembre, date probable de la dissolution de l’Assemblée nationale par le régime en place.
Au premier niveau de l’ordre du jour, figurent des questions qui seront discutées, le «projet de loi autorisant le président de la République à ratifier la Convention de l’Union africaine sur la coopération transfrontalière (Convention de Niamey), adoptée à Malabo le 27 juin 2024». Ce projet de loi sera examiné par les députés en présence de la ministre de l’Intégration africaine et des affaires étrangères. Mais bien avant cela, c’est la loi de règlement pour la gestion 2022 qui va ouvrir les discussions avec la présence du ministre des Finances et du budget.
La Déclaration de politique générale (Dpg) du Pm Ousmane Sonko, une «exigence» des députés de la majorité, clôture l’ordre du jour.
Si cette session extraordinaire vise à «réduire à sa plus simple expression» le vote de cette motion de censure, cela reviendrait à dire que le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye donnerait du crédit aux propos de son Pm Ousmane Sonko. Minimisant l’initiative de l’opposition, ce dernier assure qu’aucune motion de censure ne serait déposée avant le 12 septembre. Ajoutant même qu’après cette date, ceux qui s’acharneraient à déposer une telle motion «auront autre chose à faire que d’être députés à l’Assemblée nationale». Une déclaration du Pm faite hier, lors d’une rencontre avec les membres de la Primature.
Les risques de boycott de cette session extraordinaire par les députés de la majorité ne sont pas à écarter, si l’on sait qu’ils viennent de rejeter le projet de loi relatif à la suppression du Conseil économique, social et environnemental (Cese) et du Haut-conseil des collectivités territoriales (Hcct), jugés «budgétivores» par le pouvoir. Une réunion d’urgence a été convoquée hier, selon la presse, par l’Assemblée nationale en «riposte» à la sortie du Pm évoquant la «dissolution» du Parlement le 12 de ce mois.
source le quotidien