Dans la nuit du 26 septembre 2002, le Joola, symbole de l’intégration du Sud, a sombré dans les profondeurs de l’Atlantique. Officiellement, 1 863 personnes ont péri, mais le drame reste sans visage, sans responsable. Le dossier est aujourd’hui prescrit au Sénégal, laissant les familles des victimes hantées par la solitude et l’injustice. La prescription judiciaire ne devrait pas effacer la bêtise humaine, mais c’est pourtant ce qui semble se produire. Ce matin, comme chaque année, les familles se retrouvent dans le deuil pour pleurer leurs morts, seules, face à une forme de banalisation de l’événement qui devrait pourtant étreindre toute la nation.
Depuis le naufrage, rien n’a changé. De Me Abdoulaye Wade à Bassirou Diomaye Faye, les chefs d’État sénégalais n’ont jamais pris part à la commémoration de cet événement tragique, étant systématiquement absents, engagés à New York pour l’Assemblée générale de l’ONU. Même le nouveau président n’a pas dérogé à cette tradition. Les familles des victimes se sentent abandonnées par leurs dirigeants, et le souvenir du Joola est relégué au second plan des préoccupations nationales.
Le naufrage du Joola reste l’une des plus grandes tragédies maritimes civiles de l’histoire mondiale, surpassant même le Titanic en nombre de victimes. Ce qui devait être un simple voyage entre Ziguinchor et Dakar s’est transformé en un cauchemar dans la nuit du 26 septembre 2002, lorsqu’un faible ouragan a fait sombrer le transbordeur, emportant avec lui 1 863 âmes. Aujourd’hui encore, le véritable nombre des victimes demeure un tabou.
source lequotidien