La répression judiciaire s’intensifie face aux accusations de diffamation et diffusion de fausses nouvelles

La machine judiciaire s’est accélérée pour réprimer les infractions potentielles de diffamation et de diffusion de fausses informations visant à ternir l’image des institutions de la République. Après la convocation de Cheikh Yérim Seck, qui a fait l’objet d’un retour de parquet, c’est au tour de Bougane Guèye Dany d’être placé en garde à vue.
Sous la plume de Bocar SAKHO, le Sénégal semble avoir changé de régime avec de nouvelles figures à la tête du Parquet, de la Division spéciale de la cybercriminalité (DSC) et de la Division des investigations criminelles (DIC). Cependant, les pratiques judiciaires demeurent inchangées. Ces derniers jours, les convocations à la DIC et à la DSC se sont multipliées : Cheikh Yérim Seck et Bougane Guèye Dany ont été respectivement déférés et placés en garde à vue après avoir remis en question les propos du Premier ministre sur la falsification des finances publiques sous l’ancien régime. Ils sont accusés de diffamation, diffusion de fausses nouvelles, ainsi que d’injures publiques.
Cette vague de convocations s’inscrit-elle dans le cadre des récentes mises en garde du gouvernement ? Lors d’une conférence sur l’audit controversé des finances publiques, le Premier ministre avait rappelé que tout débat sur les données économiques nationales relevait désormais de la « sécurité nationale ». Le porte-parole du gouvernement a également prévenu que la désinformation, notamment à des fins électorales, ne serait pas tolérée. Le gouvernement insiste sur la nécessité d’un débat public contradictoire, tout en appelant à la responsabilité des acteurs impliqués.
Ces convocations illustrent la volonté des autorités de contrôler le débat public à travers l’usage des pouvoirs régaliens, une stratégie qui suscite des inquiétudes chez les défenseurs des droits humains. Birahim Seck, coordonnateur du Forum civil, appelle à une gestion prioritaire de la crise économique, tandis que Seydi Gassama déplore l’utilisation continue des lois répressives, héritées de l’ancien régime, contre les opposants et les journalistes. Selon lui, les lois liberticides doivent être abrogées et mises en conformité avec les normes internationales. En attendant, des figures comme Cheikhna Keïta et Amath Suzanne Camara demeurent en détention, dans l’attente de la clôture de leurs dossiers.
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