La presse sénégalaise traverse une tempête sans précédent. Le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEPS) sonne l’alarme sur une situation qui menace l’existence même du quatrième pouvoir. Asphyxie fiscale, restrictions économiques, et mesures réglementaires oppressantes, autant de freins qui étouffent peu à peu ce secteur crucial pour la démocratie et le développement du pays.
Lors d’un point de presse bouleversant, Mamadou Ibra Kane, président du CDEPS, a peint un tableau sombre de l’état de la presse sénégalaise. « Plusieurs entreprises de presse, déjà fragilisées par les séquelles du Covid-19, sont aujourd’hui au bord de la faillite. À terme, des centaines d’emplois seront perdus si rien n’est fait. » Les entreprises de presse privées de recettes publicitaires, notamment par des interdictions au sein des entreprises publiques, peinent à subsister.
Conséquences dramatiques : les cotisations sociales des travailleurs ne sont plus régulièrement versées, mettant en péril leur couverture sanitaire et leur sécurité sociale. Une situation jugée « catastrophique » par le président du CDEPS, qui pointe également du doigt les décisions contraignantes du gouvernement.
Depuis l’arrivée au pouvoir du Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, la presse subit une pression accrue. Une nouvelle réglementation exige une reconnaissance ministérielle pour les médias, même ceux qui respectent déjà scrupuleusement le Code de la presse. Cette démarche, considérée comme « superfétatoire », compromet davantage l’indépendance et la viabilité des médias sénégalais.
Le CDEPS appelle à un sursaut national. « Une presse libre, indépendante et économiquement viable est indispensable pour la souveraineté nationale. » Il exhorte le gouvernement à tenir sa promesse de « dialogue rénové », annoncée le 14 août 2024. Dans un appel vibrant, il invite tous les acteurs de la société – citoyens, leaders religieux, partis politiques et partenaires internationaux – à unir leurs forces pour sauver la presse sénégalaise.