L’agence de notation Moody’s a récemment abaissé la note du Sénégal. En réponse, le ministère des Finances et du Budget a publié un communiqué pour en informer le public. Pourtant, ce communiqué, émanant du département dirigé par Cheikh Diba, n’apporte rien de nouveau. Outre l’annonce du passage de la note de « Ba3 avec une perspective stable » à « B1 avec une mise sous surveillance », le reste du texte s’apparente à des généralités.
Le ministre, un haut fonctionnaire expérimenté dans ce ministère, semble conscient de l’absence d’innovations par rapport aux approches antérieures. Le communiqué mentionne des réformes à venir, notamment l’adoption de systèmes financiers intégrés, la modernisation des mécanismes de contrôle et une meilleure coordination institutionnelle, en conformité avec les normes de la CEDEAO et de l’UEMOA. Cependant, ces promesses ne sont pas nouvelles et ont été déjà mises en avant dans le cadre harmonisé des finances publiques de l’UEMOA, que le Sénégal applique de manière exemplaire depuis plusieurs années.
L’annonce de réformes structurelles pour renforcer la gestion des finances publiques et la collaboration avec des partenaires internationaux tels que la Banque mondiale, le FMI, ou la BOAD semble davantage destinée à impressionner qu’à proposer des changements concrets. Malgré cela, il est important de rappeler que la note du Sénégal n’avait pas été dégradée depuis près de 20 ans, même durant les périodes difficiles des dernières années du Président Wade.
De plus, en dépit des récentes déclarations du gouvernement sur le « souverainisme économique » et l’intention de limiter le recours à l’emprunt extérieur, on peut se demander pourquoi cette notation internationale demeure une priorité pour le ministre des Finances.