Le gouvernement a réaffirmé, lors du Conseil des ministres du mercredi 12 mars, une série de mesures correctives concernant la gestion foncière. Ces décisions, qui incluent l’annulation de plusieurs lotissements jugés irréguliers, avaient pourtant déjà été annoncées en janvier dernier par le Premier ministre Ousmane Sonko.
Le porte-parole du gouvernement a ainsi confirmé l’annulation des lotissements Eogen et Eogen-Extension, situés sur une zone militaire, ainsi que celle du plan directeur d’urbanisme de la Nouvelle Ville de Thiès, à l’exception de la nouvelle gendarmerie. Plusieurs autres attributions foncières, notamment au Hangar des Pèlerins, aux abords de l’Anacim et au sein de logements appartenant à l’Asecna, ont également été annulées en raison des réserves émises par ces institutions.
En parallèle, le gouvernement a décidé de délocaliser le stade de Ouakam, initialement prévu sur un site de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), vers le site Eogen 1. Il a aussi annoncé la restitution d’une assiette foncière de 2,8 hectares par l’annulation des baux concédés sur ce périmètre.
Toutefois, ces annonces ne sont pas nouvelles. En janvier dernier, Ousmane Sonko avait déjà présenté des mesures similaires dans le cadre du suivi des travaux du Comité technique sur la gestion du foncier. Le Premier ministre avait notamment ordonné l’annulation des mêmes attributions et demandé une « application stricte » des corrections nécessaires pour les cas d’attributions multiples ou irrégulières.
Face à cette répétition, des interrogations émergent sur la gestion de ce dossier. Pourquoi ces mesures, connues depuis deux mois, n’ont-elles pas été rendues publiques plus tôt ? Pourquoi le gouvernement les annonce-t-il à nouveau aujourd’hui ?
Le gel des constructions, instauré dès l’arrivée au pouvoir du duo Faye-Sonko pour auditer les décisions foncières du précédent régime, a déjà provoqué un ralentissement du secteur du BTP. De nombreux propriétaires attendent toujours la levée des suspensions, notamment à Mbour 4, où le président Bassirou Diomaye Faye s’était rendu pour échanger avec les attributaires. Avec ces nouvelles annulations, le risque de contentieux juridiques s’intensifie et la crise du foncier pourrait encore s’aggraver.