Les parents d’élèves au Sénégal sont trop souvent relégués au second plan dans la conception et la mise en œuvre des politiques éducatives, derrière les bailleurs de fonds internationaux, malgré leur investissement bien supérieur dans l’éducation de leurs enfants. C’est l’analyse du Dr Ibrahima Giroux, enseignant-chercheur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis.
Selon Dr Giroux, les échecs successifs des réformes éducatives au Sénégal sont en partie dus à cette marginalisation des parents. Il appelle les autorités à reconsidérer le rôle central des familles sénégalaises dans l’élaboration des politiques publiques. « Il est impératif que les parents ne soient plus perçus comme de simples bénéficiaires, mais comme de véritables partenaires de l’État. Ils investissent davantage que la Banque mondiale et l’ensemble des autres partenaires réunis », souligne-t-il.
Présent à Bonconto pour une formation des moniteurs de classes préscolaires communautaires, Dr Giroux a insisté sur l’importance d’un dialogue approfondi entre l’État, les collectivités territoriales et les communautés locales pour redéfinir le projet éducatif national. Il préconise une simplification des programmes préscolaires, jugés « trop sophistiqués », afin de mieux s’adapter aux besoins réels des enfants. « Le préscolaire doit avant tout donner envie aux enfants d’aimer l’école, en se concentrant sur les dimensions émotionnelles et patriotiques », conclut-il.