Le gouvernement semble rattrapé par les réalités politiques, en particulier après la nomination controversée de Samba Ndiaye au poste de Président du Conseil d’administration (PCA) de la Sn-Hlm. Une décision qui a suscité un tollé général, conduisant Ousmane Sonko à annoncer une révision imminente de ce choix, tout en rejetant la responsabilité sur les alliés. En effet, le leader du parti Pastef a expliqué que la nomination de Ndiaye avait été proposée par ces derniers, cherchant ainsi à dédouaner Diomaye, président de la République, de toute connaissance préalable sur le profil de Samba Ndiaye.
La réaction de la base militante ne s’est pas fait attendre. Une pétition initiée par les « Patriotes » a rapidement dépassé les 26 000 signatures, illustrant la désapprobation massive contre cette nomination. Le motif ? La présence de Samba Ndiaye au sein de plusieurs régimes précédents et sa position ouvertement critique vis-à-vis de Sonko. À quelques jours des législatives anticipées, la révision de cette décision par le président pourrait être interprétée comme une stratégie populiste.
Par ailleurs, la situation contraste avec la gestion du cas Cheikh Oumar Diagne. Ce dernier, pourtant ciblé par une pétition exigeant son limogeage après une sortie controversée, n’a pas suscité de réaction similaire de la part du président de la République, qui est resté silencieux. Le prochain Conseil des ministres pourrait marquer un tournant : un retour sur la nomination de Samba Ndiaye pourrait accréditer la thèse d’une influence marquée de Sonko sur les décisions de l’exécutif.
Ce désaveu public au sein du parti Pastef met en lumière les tensions internes. Des figures telles que Waly Diouf Bodiang, Cheikh Thioro Mbacké, Guy Marius Sagna, Abass Fall, et Fadilou Keïta ont ouvertement critiqué la décision du chef de l’État. C’est une première dans l’histoire politique récente du Sénégal qu’un président soit ainsi remis en question par des membres de son propre parti.
Le paradoxe réside dans le traitement réservé à d’autres personnalités politiques. Samba Ndiaye, mis en cause dans un rapport pour des dépenses non justifiées lors de son passage aux Grands Trains du Sénégal, est vu comme un cas problématique. Pourtant, Mimi Touré, également critiquée pour sa gestion lorsqu’elle présidait le Conseil économique, social et environnemental (CESE), a été nommée envoyée spéciale sans hésitation. Cette différence de traitement pose question et jette un voile sur les motivations réelles de ce choix, suscitant des interrogations sur la sincérité de l’appel à candidatures prôné par Sonko.
