Le secteur de la santé est confronté à de graves lacunes dans le système de passation des marchés publics, avec des prévisions rarement atteintes. Le ministère de la Santé et de l’Action sociale fait face, chaque année, à une faible exécution de ses objectifs inscrits dans le plan de passation de marchés, due à divers obstacles. Parmi ces contraintes, le coordonnateur de la Cellule de passation des marchés souligne plusieurs dysfonctionnements : « non-respect des délais par les entreprises attributaires, procédures administratives complexes avec la Direction centrale des marchés publics (DCMP), retards dans la délivrance des attestations de crédits par le ministère des Finances, et recours abusifs des candidats non retenus ». La Cellule, composée seulement de deux agents pour la gestion de plus de 500 marchés, manque cruellement de moyens et de personnel, plaide M. Cissé, lors d’un panel sur « Les impacts du système de passation des marchés sur la performance budgétaire et la délivrance des services de santé ».
Ces défaillances compromettent l’atteinte des objectifs du secteur, déplore l’ONG, avec pour conséquence un accès limité des populations aux soins de qualité, pourtant essentiels à leur bien-être. Assiatou Diop, responsable du Programme crédibilité budgétaire, insiste sur l’urgence de trouver des solutions : « Nous avons réuni des acteurs-clés pour identifier les obstacles et les solutions potentielles, afin d’améliorer l’accès aux services sociaux de base et l’utilisation efficace des ressources publiques ».
Ce dialogue, initié par l’International Budget Partnership (IBP), vise à mettre en place un plan d’action pour réformer la passation des marchés dans les secteurs de la santé et de l’assainissement. L’IBP Sénégal, actif en Afrique francophone, s’engage pour une meilleure transparence budgétaire et une amélioration des services sociaux de base destinés aux populations vulnérables. L’atelier s’inscrit dans la continuité des efforts pour sensibiliser les citoyens sur l’importance de la bonne gestion des ressources publiques et sur le rôle crucial de la Cour des comptes dans cette démarche.