Dans l’ombre des institutions, une tempête se prépare. Le député de la Coalition Takku Wallu, déjà fragilisé par la menace de la levée de son immunité parlementaire, incarne désormais un malaise profond. Ce n’est plus seulement son nom, mais tout un système qui vacille sous le poids des soupçons financiers et des révélations glaçantes du dernier rapport de la Centif (Cellule nationale de traitement des informations financières).
Le document, véritable coup de tonnerre, révèle une montée vertigineuse des Déclarations de soupçons (Dos). En seulement un an, les chiffres explosent : de 330 en 2022 à 807 en 2023, marquant une augmentation fulgurante de 145 %. Derrière ces chiffres se cachent des allégations de fraude, de corruption et de détournements, ciblant des figures investies d’une parcelle d’autorité publique. Et pourtant, les noms restent absents. L’anonymat persiste, masquant les visages de ceux qui manipulent les rouages de la République.
Mais la Centif ne s’arrête pas là. Le rapport met en lumière des Déclarations de transactions en espèces (Dte) d’un montant ahurissant : 133 milliards 420 millions de francs CFA. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en mars 2023, un pic de 16 000 transactions en espèces secoue les registres, avant de connaître de nouvelles flambées en mai et septembre. Chaque transaction est une pièce du puzzle macabre qui lie corruption, blanchiment d’argent et financement du terrorisme.
Et puis, il y a les 43 dossiers transmis à la Justice, les 25 toujours en cours d’investigation, et les 70 autres classés sans suite, une statistique qui suscite des interrogations sur la capacité réelle des institutions à assainir le système. Pendant ce temps, le peuple attend des réponses, des noms, une justice. Mais le silence demeure.
L’ombre de Farba Ngom plane également sur ce tableau noir. Son implication soulève des questions cruciales : la Centif est-elle en mesure d’aller au bout de ses investigations ? Les mains invisibles qui contrôlent les flux financiers sont-elles vraiment à portée de la loi ?
Dans ce chaos, une certitude : la République, dans ses entrailles, semble lutter contre ses propres démons. Le temps des révélations pourrait bien devenir celui des révolutions.