Le Sénégal et l’aile du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) dirigée par César Atoute Badiate ont franchi une étape décisive vers la paix avec la signature, les 21 et 22 février à Bissau, d’un accord marquant l’aboutissement d’un processus initié en août 2022. Cet engagement mutuel vise à encadrer le dépôt des armes et à consolider les avancées obtenues au fil des négociations.
Toutefois, plusieurs points sensibles restent à régler. Parmi eux, la question de l’amnistie et de la grâce présidentielle accordée aux ex-combattants, dont César Atoute Badiate, condamné par contumace à la prison à perpétuité pour son implication présumée dans le massacre de Boffa-Bayotte en 2018. La délégation sénégalaise a réaffirmé que toute grâce ne pourrait être envisagée qu’après une condamnation définitive et un mémorandum détaillant les faits visés devra être élaboré.
Par ailleurs, le Sénégal a maintenu une position intransigeante sur l’intégrité territoriale du pays, rejetant toute idée d’indépendance de la Casamance. Les discussions ont également abouti à la création d’un comité technique chargé d’examiner les aspects sécuritaires, incluant les Forces armées, la police et les services des Eaux et forêts. Le déminage humanitaire et le retour concerté des déplacés figurent également parmi les priorités inscrites dans le Plan Diomaye pour la Casamance.
L’accord, bien que salué par les différentes parties, nécessitera un suivi rigoureux. Une commission mixte de supervision sera mise en place pour veiller à sa mise en œuvre effective. Comme lors des précédentes étapes de négociation, l’Amiral Papa Farba Sarr, représentant du Sénégal, César Atoute Badiate et Urbain Tending, représentant du Comité provisoire du MFDC, ont apposé leurs signatures sous la supervision de médiateurs internationaux, notamment Henri Dunant et la Guinée-Bissau.