Bissau et Dakar ont franchi une étape décisive dans le processus de paix en Casamance en signant un nouvel accord avec le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC). Cet accord, conclu lors de la visite du Premier ministre Ousmane Sonko en Guinée-Bissau, s’inscrit dans la continuité de celui signé le 4 août 2022 entre César Atoute Badiate et une délégation envoyée par le président Macky Sall.
Lors d’un point de presse organisé au palais présidentiel de Bissau, en présence du président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embaló et du Premier ministre Rui Duarte Barros, Ousmane Sonko a salué un « grand pas vers la paix définitive en Casamance ». Il a également précisé qu’il était porteur d’un message du président sénégalais Bassirou Diomaye Diakhar Faye et que sa visite avait permis de finaliser les négociations entre le MFDC et l’État du Sénégal.
Bien que les factions concernées n’aient pas été officiellement précisées, des sources indiquent qu’il s’agit de la continuité des engagements pris en 2022 avec César Atoute Badiate. Ce dernier avait alors accepté de déposer les armes et de travailler pour le retour de la paix dans une région marquée par un conflit armé depuis 1982.
Le 13 mai 2023, une avancée notable avait déjà eu lieu avec la reddition de 250 combattants du MFDC à Mongone, dans le département de Bignona, un ancien bastion de la rébellion. Toutefois, Badiate, condamné en juin 2023 à la prison à perpétuité par contumace pour assassinat et insurrection armée, reste une figure controversée. Sa participation aux négociations interroge sur la volonté des autorités sénégalaises, d’abord sous Macky Sall, puis sous Bassirou Diomaye Faye, de tourner la page du conflit à tout prix.
Reste à savoir si d’autres chefs rebelles, notamment Salif Sadio, suivront cet exemple et accepteront de s’engager dans un processus de paix définitif.