À la fin des huit premiers mois de 2024, la gestion budgétaire sénégalaise présente un bilan mitigé, marqué par une hausse des ressources mais une exécution modérée des dépenses. La Direction de la prévision et des études économiques (Dpee) révèle une augmentation de 5% des ressources globales (hors dons en capital), les portant à 2473,6 milliards de francs CFA. En parallèle, les dépenses publiques (hors investissements sur fonds externes) ont connu une légère diminution de 0,5%, se stabilisant à 2991,5 milliards de francs CFA.
Les recettes fiscales ont atteint 2377,4 milliards de francs CFA, tandis que les recettes non fiscales se sont élevées à 96,2 milliards de francs CFA, totalisant ainsi 2473,6 milliards de francs CFA. Cette hausse de 5% s’explique notamment par une augmentation des recettes fiscales de 8,4%, soit 184 milliards de francs CFA supplémentaires. Parmi les facteurs de cette progression figurent les recouvrements de l’Impôt sur les sociétés (IS) en hausse de 48,4%, de l’Impôt sur le revenu (IR) de 25%, et de la TVA intérieure hors pétrole de 23,8%, qui ont atteint respectivement 376,6 milliards, 441,1 milliards, et 263,9 milliards de francs CFA à fin août 2024.
La Dpee note également que les recouvrements du Fonds de sécurisation des importations de produits pétroliers (FSIPP) ont bénéficié d’une régularisation par la Société africaine de raffinage (SAR) sur les opérations hors filières Senelec jusqu’à fin juillet 2024. Les liquidations au cordon douanier ont aussi contribué à cette dynamique, avec des progressions de la TVA à l’importation et des droits de port de 22,6 milliards et 15,1 milliards de francs CFA, pour atteindre respectivement 427,1 milliards et 248 milliards.
Cependant, ces performances ont été atténuées par une chute des recettes non fiscales, qui ont reculé de 43,5 milliards de francs CFA, en raison d’une baisse de 33,8 milliards des dividendes. Concernant les dépenses publiques (hors financements extérieurs), celles-ci ont été de 2991,5 milliards de francs CFA à fin août 2024, contre 3005,1 milliards un an auparavant, soit une diminution de 0,5%.
Ce recul s’explique par une réduction des « autres dépenses courantes » et des investissements financés sur ressources internes, de 14,6% et 12,3% respectivement. Néanmoins, les charges salariales et les intérêts sur la dette ont progressé de 11,9% et 39,6%, atteignant respectivement 944 milliards et 485,2 milliards de francs CFA.
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