Le débat a fait rage à l’Assemblée hier lors de la Déclaration de politique générale du Premier ministre. «Les gens disent qu’on a fait la loi d’amnistie pour Pastef. Et Pastef n’en veut plus», tranche le Premier ministre dont les propos ont été appuyés par le député Amadou Bâ du parti au pouvoir qui laisse suggérer une abrogation partielle de cette loi controversée.
La présidente du Groupe parlementaire Takku Wallu Senegaal et Garde des sceaux au moment de son adoption, a été claire dans ses réponses à l’annonce de son abrogation par le Premier ministre : «si vous voulez abroger la loi d’amnistie, abrogez-la ! Abrogez-la», insiste-t-elle. L’ex-ministre de la Justice enchaîne : «Moi Aïssata Tall Sall, je n’ai pas peur de la vérité. Je n’ai jamais peur de la vérité. Je n’ai jamais dit que vous ne pouvez pas l’abroger. Mais, quand vous l’aurez abrogée, faites face aux conséquences. Et c’est là où le Peuple jugera, arbitrera. Ne pensez pas honorable Amadou Ba que j’ai peur de la loi d’amnistie. Je l’ai défendue parce que c’est mon devoir de ministre de la République, parce que c’est ma conviction profonde qu’il fallait la faire. Je ne suis pas comme ceux-là qui sont d’accord dedans et ont peur de la défendre dehors. Ceux-là sont des populistes.»
Dans un autre registre, elle a évalué le Projet. «De mon point de vue, j’avais dit que la Déclaration de politique générale basée sur le Projet avait des lacunes et un chapelet de promesses. Pas un mot sur les institutions. Sur le capital humain, le Singapour s’est développé par la discipline. Si vous avez un devoir et une obligation première, c’est la discipline. C’est par la discipline que nous pouvons nous développer. Le Franc Cfa, la souveraineté monétaire, pourquoi vous n’en parlez pas. Il a fallu l’intervention d’un député de votre camp pour que vous veniez nous dire ce que vous voulez faire du Franc Cfa. Or, nous avons vos déclarations sur la question. Les promesses, un chapelet de vœux pieux. Sénégal juste, Sénégal souverain et Sénégal prospère quand nous lisons le référentiel, ce n’est qu’un slogan. Et les slogans, ce sont des paroles, des paroles. Mais, les paroles s’envolent, nous vous attendons sur les actes, sur la vérité. Et c’est par la vérité qu’on doit se parler», dit-elle.