Le député Farba Ngom a passé sa première nuit en prison après avoir été placé sous mandat de dépôt. Il est inculpé pour « blanchiment d’argent, association de malfaiteurs et complicité d’escroquerie » sur un montant de 31 milliards de francs CFA. Selon les premières informations, ces fonds proviendraient du Trésor public et auraient été versés sur les comptes de sociétés appartenant à l’homme d’affaires Tahirou Sarr. Ce dernier n’a toutefois pas été entendu pour expliquer ces transactions.
Une inculpation controversée
Membre du groupe parlementaire Takku Wallu Senegaal et maire des Agnam, Farba Ngom a été placé sous mandat de dépôt par le président du collège des juges d’instruction financiers du premier cabinet du Pool judiciaire financier (Pjf). Une source proche du dossier dénonce toutefois un manque de preuves tangibles contre le parlementaire, affirmant que « l’absence de faits articulés » rend cette procédure contestable.
D’après cette même source, Farba Ngom avait proposé au juge de cautionner sa liberté provisoire en mettant en garantie ses biens immobiliers, une offre rejetée en raison de « l’absence d’effectivité de la caution ». Il aurait fallu que le tribunal accepte ce principe et délivre une ordonnance pour rendre cette option viable, précise l’informateur.
L’origine des fonds en question
L’enquête repose principalement sur un rapport de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif). Cependant, ce document ne mettrait en cause aucun fait spécifique et n’aurait donné lieu à aucun interrogatoire des personnes concernées. « La Centif s’est contentée de rassembler des documents transmis par les banques, sans interroger les protagonistes », affirme la source.
L’organisme a adressé une réquisition au Trésor public pour éclaircir l’origine des 31 milliards de francs CFA en question. Toutefois, le Trésor n’a pas répondu à cette requête, laissant planer des zones d’ombre sur ces transactions. « Si l’argent provient du Trésor, il devrait être légal et légitime », soutient la source, soulignant qu’aucune preuve ne démontre un détournement ou une malversation.
Des liens d’affaires anciens entre Farba Ngom et Tahirou Sarr
Les relations entre Farba Ngom et Tahirou Sarr ne datent pas d’hier. La source rappelle que des transactions existent entre eux depuis 2014, soit plus de dix ans. Toutefois, aucune preuve d’un détournement de fonds public n’a été établie.
Concernant les accusations d’escroquerie, la source estime qu’aucun élément matériel ne prouve l’usage d’un faux nom, d’une fausse qualité ou de manœuvres frauduleuses. « Le juge d’instruction n’a pas pu articuler un fait précis contre Farba Ngom », conclut-elle.
L’affaire promet de faire grand bruit dans le paysage politique et judiciaire sénégalais, alors que l’enquête se poursuit pour tenter d’éclaircir les tenants et aboutissants de ces transactions controversées.