Abdoulaye Saydou Sow, ancien ministre de l’Urbanisme, du logement et de l’hygiène publique, est contre la suppression du Conseil économique, social et environnemental (Cese) et du Haut-conseil des collectivités territoriales (Hcct), une démarche initiée par le régime. Le responsable politique de l’Apr dans le Ndoucoumane s’en est expliqué hier.Par Amadou MBODJI –
Abdoulaye Saydou Sow, ancien ministre de l’Urbanisme, du logement et de l’hygiène publique, est en phase avec les députés de la Commission des lois, qui ont rejeté le projet de loi du président de la République relatif à la révision constitutionnelle visant à supprimer le Hcct et le Cese. Cette démarche du président de la République, qui a provoqué l’ouverture de la session extraordinaire de l’Asemblée nationale, n’est que «de la politique», selon l’ancien ministre. «Nous ne devons pas jouer avec les institutions.
Personnellement, je considère que cette position de refus des députés de la Commission des lois est à saluer. Ils ont été cohérents dans leur démarche», fait savoir Abdoulaye Saydou Sow lors de son passage à l’émission «Le Grand jury» de la Rfm.
Ne trouvant pas du tout «pertinente» cette suppression, l’ancien Dg du Coud estime que «si vraiment le pouvoir de Diomaye voulait une politique de rationalisation, il y a des moyens plus simples». Soutenant ainsi que «les nouveaux tenants du pouvoir n’ont pas besoin de loi, ni de quoi que ce soit».
«On peut cependant évoquer le problème de la marche de ces institutions telles que le Hcct ou le Cese, on peut évoquer leur fonctionnement.
Mais les attributions fixées par la Constitution sont claires pour le Haut-conseil des collectivités territoriales, parce que nous avons opté pour une politique de décentralisation à côté de la déconcentration. Le Haut-conseil est une meilleure tribune de dialogue des acteurs au sommet. Même cas de figure pour le Conseil économique, social et environnemental», souligne le responsable politique de l’Apr dans le Ndoucoumane.
Concernant ce rejet du projet de dissolution de certaines institutions par la Commission des lois de l’Assemblée nationale, Abdoulaye Saydou Sow y voit une victoire de l’Etat de Droit contre ce qu’il qualifie de «jeux politiques» du pouvoir. Indiquant que «nous sommes dans une démocratie représentative et que les institutions dont il s’agit doivent exister au nom de la démocratie et du respect des institutions. D’ailleurs, s’il y avait cette volonté de rationaliser», explique toujours l’ancien ministre Sow, «il y a des moyens plus simples et plus pertinents.
Il faut d’abord respecter les engagements sur les fonds politiques…». Abdoulaye Saydou Sow a d’ailleurs affirmé que Sonko, par rapport à ses convictions religieuses, avait soutenu que c’était «Haram» (illicite en arabe) et avait promis de vendre l’avion présidentiel. «Que nenni. Tout ça, c’est de la politique politicienne, puisqu’il faut chercher des moyens de campagne pour aborder les élections législatives», souligne le maire Bby de Kaffrine. Amené à parler des nouvelles mesures prises par le Pm, notamment l’interdiction d’appareils électroménagers dans les bureaux, Abdoualye Saydou Sow indique : «On attend plus le Pm sur les urgences de l’heure que sur des questions de frigo bar.» «Parce que, ajoute-t-il, le Pm ne connait pas l’Administration sénégalaise.» Selon Sow, «la plupart des fonctionnaires font des acquisitions personnelles dans leurs bureaux». «La plupart des Sénégalais sont déçus d’entendre leur Pm descendre à ce niveau», se désole l’ancien ministre. Renvoyant ainsi le Pm à la Constitution pour, dit-il, «comprendre ses prérogatives». «Tout cela devrait être des déclinaisons tributaires de la Déclaration de politique générale. Mais ce qui est désolant aujourd’hui, c’est qu’on fait tout pour que le Pm n’aille pas à l’Assemblée nationale pour tenir sa Déclaration de politique générale», a-t-il précisé.
Revenant sur le livre-bilan des 12 ans du Président Macky Sall à la tête du Sénégal dont la cérémonie de présentation a eu lieu la semaine dernière au siège de l’Apr, Abdoulaye Saydou Sow a farouchement protégé l’héritage de l’ancien Président Macky Sall, tout en lançant des piques acérées à l’actuel gouvernement. Mettant en avant, dans un contexte tendu, la publication de ce livre qui est un véritable plaidoyer pour l’ancien régime, M. Sow de vanter les réalisations de Macky Sall dans divers domaines, de l’agriculture aux infrastructures, en passant par l’énergie.
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