L’arène est toujours groggy suite à la décision du ministère de l’Intérieur de dire stop pour les combats, jusqu’à nouvel ordre. Si le Cng et les acteurs de la lutte s’activent pour que la mesure soit levée, les autorités s’attendent à des mesures fortes, le temps d’aller après en guerre contre les agressions d’après-combats.Par Hyacinthe DIANDY –
«Organisez-vous au niveau interne d’abord, et laissez-nous après régler définitivement le problème des agressions d’après-combats.» C’est en fait le message codé que le ministre de l’Intérieur a voulu lancer au Cng et aux promoteurs. C’est en tout cas l’avis d’une source proche des autorités sécuritaires, jointe par Le Quotidien, et qui a tenu à garder l’anonymat.
«En guise de réplique, souvent on entend les acteurs de la lutte dire que les agressions hors de l’arène c’est l’affaire de la police, de l’Etat. On est d’accord. Mais pour vaincre ce phénomène banni par tous, il y a des préalables. A savoir aller à la source et voir d’abord ce qui ne marche pas chez les organisateurs et acteurs de la lutte», explique notre interlocuteur.
Si on respecte les heures pour les combats, si on maîtrise la billetterie…
Ce dernier d’argumenter : «Ces préalables, c’est d’abord au niveau de l’organisation des combats gérée par le Cng et les promoteurs. A ce niveau, les choses bougent, car j’ai lu que des recommandations ont été faites par le Cng, en rapport avec les promoteurs, concernant le respect des heures pour les combats et la maîtrise de la billetterie».
Justement, concernant la billetterie, il y a vraiment problème. D’ailleurs, la Direction générale de la police l’a déploré dans son communiqué.
«Pour les Forces de l’ordre, c’est plus difficile d’intervenir quand il fait nuit…»
«Le dimanche 16 février 2025, à l’occasion du combat de lutte entre Franc et Ama Baldé, à l’Arène nationale, bon nombre d’amateurs ayant acheté leur billet ont été dans l’incapacité d’accéder à l’arène. La jauge maximale atteinte, les responsables de la Police nationale ont décidé de la fermeture des portes pour parer à toute éventualité de drame…», peut-on lire.
Et selon notre source, «c’est une forme de violence quand on voit des spectateurs munis de leur billet et qui ne peuvent accéder au stade. C’est un problème qu’il faut régler. J’ai entendu certains dire que l’Arène nationale (22 mille places) a augmenté de capacité du moment où on a enlevé les sièges. Mais c’est un faux argument ! Car ils ignorent que même dans les grands stades qui font par exemple 60 mille places, on ne vend pas 60 mille billets par mesure de sécurité. Donc à ce niveau, le Cng doit être rigoureux vis-à-vis des promoteurs».
Vaincre cette psychose chez les populations avant et après les combats
Selon notre interlocuteur, bien imprégné des mesures de sécurité, si les autorités insistent sur la fin des combats à bonne heure, «c’est pour faciliter le travail à la police». «Vous savez très bien qu’il est plus facile pour la police d’opérer en plein jour. La nuit c’est difficile de traquer cette horde d’agresseurs qui tuent même le pauvre citoyen sur leur passage. C’est pourquoi les autorités insistent beaucoup sur la fin des combats au plus tôt. Mais les Forces de l’ordre ont assez de moyens et d’informations pour traquer ces agresseurs, et nous sommes sûrs qu’elles vont relever ce défi. Et cela passe par une bonne organisation des combats, avant, pendant et après. En fait, il s’agira pour la police de vaincre la psychose chez les populations avant et après les combats. Mais aussi, c’est l’affaire de tous par un bon travail de sensibilisation à tous les niveaux. Et à cet exercice, les ténors ou lutteurs-Vip, qu’on a pas encore entendus, ont un rôle important à jouer.»
hdiandy@lequotidien.sn