Le rideau tombe sur des mois de suspense : le Général Souleymane Kandé prendra officiellement ses fonctions d’attaché de défense et de sécurité à l’ambassade du Sénégal en Inde à partir du 1er mars. Son décret de nomination, signé le 23 janvier dernier, met un terme aux nombreuses spéculations qui entouraient son avenir.
Mais derrière cette affectation, un parfum de sanction plane toujours.
Un héros relégué dans l’ombre ?
Ancien patron de l’Armée de terre et ex-commandant des Forces spéciales, le Général Kandé n’a pas simplement servi : il a marqué l’histoire militaire du Sénégal. Sa stratégie offensive en Casamance a brisé la résistance des maquisards du MFDC, permettant le retour de nombreuses populations déplacées. De Bissine à Bidialoum Manjacque en passant par Niassya, il a réussi là où tant d’autres ont échoué.
Son parcours aurait dû lui ouvrir les portes des plus hautes responsabilités militaires. Pourtant, il se retrouve aujourd’hui envoyé à New Delhi, loin du terrain et des enjeux sécuritaires nationaux. Une nomination qui ressemble davantage à une mise à l’écart qu’à une promotion.
Une décision controversée
Lorsque l’annonce de son affectation est tombée il y a neuf mois, elle a provoqué un tollé. Certains y voyaient une vendetta politique, une volonté d’effacer l’empreinte d’un homme qui a trop bien réussi. Pourquoi priver le Sénégal d’un stratège militaire aguerri, surtout à l’heure où la menace terroriste se rapproche dangereusement des frontières ?
Lui reproche-t-on d’avoir gagné une guerre que d’autres n’ont pas su terminer ? Son ascension fulgurante aurait-elle dérangé au plus haut sommet de l’État ? Autant de questions qui restent sans réponse.
Ce qui est certain, c’est que le Sénégal vient de perdre sur le terrain un de ses plus brillants officiers. Seules les autorités savent pourquoi…