Le corps enseignant de la commune de Ngoundiane se dit indigné par «une série de cambriolages perpétrés dans les établissements scolaires de la zone». Un scandale d’autant plus alarmant que le député-maire, Mbaye Dione, qui regrette «une recrudescence de la violence dans ce pays, malheureusement souvent suivie de mort d’homme», s’est offusqué du fait que «ces vols, généralement, portent la signature de gens qui sont dans notre environnement».
L’édile de Ngoundiane se veut catégorique : «La mairie ne peut pas tout faire. Quand l’institution municipale construit des salles de classe, des murs de clôture, des blocs d’hygiène, achète des fournitures, naturellement, les parents d’élèves, les populations en général, doivent pouvoir s’organiser pour avoir un gardien dans chaque école.» Aussi d’inviter les gens, en particulier les chefs de village, à être des indicateurs parce que, fait-il remarquer, «les gens qui pillent ces écoles, qui font le vol, généralement ne viennent pas d’ailleurs. Ce sont des gens qui sont dans notre environnement qui le font. Si on refuse demain de porter plainte parce que c’est un parent, on commet une erreur puisque l’école est un bien public».
Il invite les gens, face à des personnes suspectes, à parler à la gendarmerie, au chef de village. Et, pense-t-il, «si on en prend un ou deux, naturellement les gens vont arrêter de piller et cambrioler ces écoles. Ce n’est pas juste, ce n’est pas honnête, on doit arrêter ça par des sanctions fortes, mais également une collaboration entre les populations et les Forces de défense et de sécurité».
Le député-maire de Ngoundiane présidait, à la Maison des Jeunes de Diack qui abrite une bibliothèque scolaire, une cérémonie de réception d’un lot de 448 ouvrages de manuels (de l’élémentaire, du moyen-secondaire, du supérieur), offerts gracieusement par la Direction générale de la société minière Gécamines. Un don d’ouvrages assez consistant dont les besoins ont été exprimés par les responsables des bibliothèques, les élèves, les enseignants et la mairie, et qui renforce les deux bibliothèques scolaires au niveau des Maisons des Jeunes de Ngoundiane et de Diack, mises à la disposition des populations par le Conseil municipal, pour aider les élèves de l’élémentaire, du moyen-secondaire, du supérieur et même des chercheurs soucieux de renforcer leurs capacités, leur niveau d’études. Un énième geste qui, aux yeux du député-maire, contribue à montrer le modèle de Rse que Ngoundiane a instauré en partenariat avec les exploitants de carrières. En plus de ces ouvrages, Mbaye Dione a décidé de mettre à la disposition de ces bibliothèques du matériel informatique, pour que, dit-il, «les élèves, dès le bas âge, puissent être initiés à l’informatique qui, comme l’anglais, est une priorité dans ce monde moderne où tout est technologie d’information et de communication».
Le parlementaire martèle que «même si des efforts ont été consentis, il en reste encore. Il y a un besoin de renforcement de salles de classe au lycée de Ngoundiane, de réhabilitation de blocs d’hygiène, mais le chantier le plus imminent, c’est la dotation en matériel informatique des bibliothèques». Il rappelle que «Ngoundiane se distingue par la qualité de ses résultats aux examens (Cfee, Bfem, Bac), ce qui la place parmi les meilleures de l’Ia de Thiès». Selon lui, «si nous avons ces résultats, c’est parce que nous investissons dans l’éducation, en qualité et en quantité, dans les infrastructures avec des écoles où on ne trouve pas d’abris provisoire, des écoles sécurisées avec des murs de clôture, des écoles dotées de blocs d’hygiène, de tables-bancs, de matériel de reprographie, mais aussi des dotations en fournitures scolaires à la rentrée des classes. Egalement, nous avons des primes de récompenses aux meilleurs élèves sous forme de fêtes d’excellence».
Cet acte, considère M. Dione, vient aujourd’hui renforcer cette dynamique de performance et d’accompagnement de l’école. Il rappelle que «le Sénégal ne se développera jamais si nous n’avons pas une école de qualité, si les jeunes ne sont pas bien formés, s’ils n’ont pas aujourd’hui le niveau requis pour être à la hauteur des ambitions qu’on attend d’une jeunesse saine et civilisée porteuse de développement».
Correspondant