Hier, un protocole d’accord a été signé entre l’Agence pour la promotion des investissements et des grands travaux (APIX) et le Réseau gazier du Sénégal (RGS) pour lancer la construction d’un réseau national de gazoducs de 400 km. Ce projet phare, estimé à 650 milliards de francs CFA, vise à exploiter les ressources gazières du Sénégal pour garantir une énergie suffisante, fiable et abordable.
Un réseau structuré en quatre segments stratégiques
Le projet de gazoduc est divisé en quatre segments, chacun ayant un rôle spécifique pour acheminer le gaz depuis les champs gaziers jusqu’aux centrales électriques et aux industries :
- Segment Nord (85 km – coût : 200 milliards FCFA)
- Reliant le champ de GTA (Grand Tortue Ahmeyim) à la centrale de Gandon.
- Se compose d’un tronçon offshore (45 km) et d’un tronçon onshore (40 km).
- Segment Bleu (99 km – coût : 145 milliards FCFA)
- Connectera la centrale de Tobène (Mboro) au Cap des Biches, suivant le corridor autoroutier Dakar-Thiès-Saint-Louis.
- Segment Orange (45 km – coût : 130 milliards FCFA)
- Reliera Sendou à Malicounda, approvisionnant les entreprises pétrochimiques, cimenteries et tuileries.
- Segment Vert (120 km – coût : 197 milliards FCFA)
- Connectera Mboro à Louga pour assurer une interconnexion Nord-Sud et alimenter la centrale de grande capacité de la Senelec et les producteurs indépendants.
Objectifs du projet : Vers une autonomie énergétique durable
- Alimentation des centrales électriques : Ce gazoduc permettra d’utiliser les ressources gazières des champs de GTA, Sangomar, et Yakaar-Teranga pour produire une énergie stable.
- Approvisionnement industriel : Des entreprises clés comme les cimenteries et les industries pétrochimiques bénéficieront d’un gaz plus accessible, réduisant ainsi leurs coûts de production.
- Respect des normes internationales : Les pipelines seront enterrés à une profondeur de 1,2 à 1,5 mètres pour minimiser les risques d’accident.
Une gestion stratégique et locale
Le Réseau gazier du Sénégal, entreprise créée par le gouvernement, sera en charge de la gestion et de l’exploitation du gazoduc. Les parts sont réparties comme suit :
- Petrosen : 51%
- FONSIS : 39%
- Senelec : 10%
Pape Momar Lô, Directeur général du RGS, souligne que ce réseau permettra non seulement de transporter le gaz, mais aussi de positionner le Sénégal comme un acteur clé dans la gestion de ses ressources énergétiques.